Emploi Atypique au Japon - enquête 2003 (2) Ministère de l'Emploi et de la Santé

Publié le par David Malinas

Les statistiques de l'enquête employeur

Les premières statistiques concernent la réparition de l'emploi atypique par secteurs.
Parmi les 14 secteurs, les cinq plus gros demandeurs de main d'oeuvre atypiques sont dans un ordre décroissant
1 Restauration et l'hôtellerie (71%)
2 Vente en gros et au détail (45%)
3 Une catégorie "des services" (42%), qui regroupe des entreprises qui n'ont pas pu être placées dans d'autres catégories
4 Education et du soutien scolaire (39%),
5 Vente immobilière (36%).

Ces cinq industries emploient donc au minimum un tiers de leur main d'oeuvre en emploi atypique.

Les cinq plus faibles demandeurs de main d'oeuvre atypique sont dans l'ordre décroissant :
1 Fournisseurs -eau, gaz, électricité- (9%)
2 Mines (11%)
3 Construction (15%)
4 Information et communications ; banques (22%)
5 Industrie (23%)

La caractéristique commune des cinq catégories qui emploient le plus de travailleurs "atypiques" est de faire partie du secteur tertiaire, nouveau moteur de l'emploi au Japon. En revanche, les catégories qui emploient le moins de salariés atypiques sont pour la plupart situés dans le secteur secondaire (industrie, mine, construction, fournisseurs), en declin depuis une dizaine d'années. A elles seules les cinq catégories les plus "atypiques"  représentent ainsi 50% de la masse salariale totale (emploi atypique et CDD), les cinq catégories les moins "atypiques" n'en représentent plus qu' un tiers.

Il faut cependant prendre en compte un biais. Les secteurs en declin ont tendance à se concentrer sur la main d'oeuvre stable, car se sont les emplois atypiques, plus flexible, qui sont les premiers à disparaitre en cas de ralentissement économique. C'est le cas par exemple dans la construction ou les emplois journaliers ont été les premiers à décroitre après l'entrée dans la crise de ce secteur au début des années 90.

Ceci étant dit, il peut néanmoins être souligné que lorsque le secteur secondaire était au coeur de la croissance de l'économie japonaise, se sont avant tout des emplois stables qui se sont développés. Maintenant que le secteur tertiaire est au coeur de la croissance, il appparait que le recours à l'emploi atypique ne fonctionne plus seulement comme une variable d'ajustement. Il s'agit plus vraisemblablement d'un mode régulier de gestion qui concerne la majorité de la main d'oeuvre.
Il est d'ailleurs très probable que la queue du peloton dans les cinq catégories les plus "atypiques" refassent leur retard. Il faut prendre en considération notamment la récente loi de privatisation des universités (dai gaku min ei ka) et la fin de la longue crise du secteur immobilier (l'intérêt croissant des courtiers pour ces établissements est également le signe d'un renouveau).

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